Ostinato Rigore n° 3
Emmanuel Chabrier
Revue : Ostinato Rigore
278 pages
Format : 17 x 24,5 cm
ISBN : 9782858932122
Date de parution : 1994
Prix : 15 €
On reproche à Emmanuel Chabrier de n’avoir pas écrit de sonate pour piano, ni de fugue, ni de musique de chambre. On lui reproche, suivant la même inspiration, d’avoir osé publier une oeuvre comme España (certains l’ont qualifié de musicien populiste…)
Grand amateur de peinture impressionniste, il a su introduire le ” visuel ” dans la musique. Le visuel imprégnera toute son oeuvre, frayant la voie à Debussy, Ravel, Satie, Dukas. On ne peut contester qu’il ait joué un rôle historique dans le développement de la musique française. Il est vrai qu’au contraire de Chausson, son contemporain, auteur, entre autres, d’une symphonie et oeuvres de chambre de facture classique, Chabrier peut paraître bien capricieux et peu sérieux.
Mais, à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de sa mort, il nous a paru bon de souligner la qualité d’une oeuvre où abondent des compositions ,aussi célèbres que sa ” Bourrée fantasque “, les ” Pièces pittoresques ” ou ” España “, ou aussi ignorées que les opéras ” Gwendoline ” et ” Le Roi malgré lui “.
Chabrier a su allier trouvailles harmoniques et rigueur contrapuntique. L’exubérance de sa fantaisie ne doit pas faire oublier sa science de l’écriture. Qualité et originalité, l’une et l’autre largement mesurées, sont indissolublement liées chez ce compositeur solaire.
Nous avons rassemblé dans le présent volume un certain nombre d’articles que nous avons regroupés en trois grandes sphères thématiques. Dans la première sphère, nous avons réuni les articles où sont abordés les aspects purement biographiques du compositeur: une biographie, où sont rappelées les principales étapes de sa vie et de sa carrière, une mise au point sur la situation du compositeur en son temps, une étude très détaillée sur la réception de ses oeuvres par la critique, un portrait original, et, enfin, un aperçu complet sur l’insertion de l’oeuvre de Chabrier dans la musique française. Dans une seconde sphère, ont été groupés les articles qui concernent les oeuvres de Chabrier : tout d’abord les mélodies, avec un article qui est un tour d’horizon tout à fait exhaustif de la production mélodique de Chabrier, alors que, dans une seconde étude, un aspect plus particulier de cette production nous est révélé ; ensuite, la musique pour le piano, avec une étude esthétique de l’ensemble des oeuvres destinées à cet instrument, puis des analyses plus pointues de telle ou telle pièce ; ensuite la musique théâtrale, avec une étude passionnante sur l’ouverture de ” Gwendoline ” et une belle initiation au ” Roi malgré lui ” ; enfin, l’orchestre, avec une étude de quelques particularités propres à la partition la plus célèbre de Chabrier, España. Quant à la troisième sphère, elle est formée d’un seul article qui est en fait l’édition d’une série de lettres inédites découvertes récemment dans un fonds d’archives jusque-là inexploré, celui d’un autre musicien français, Pierre-Octave Ferroud, qui avait accumulé divers documents concernant Chabrier – en vue d’écrire une biographie. L’ouvrage est augmenté d’une bibliographie conséquente qui fait un point assez précis sur plus d’un siècle d’écrits relatifs à Chabrier ou à son oeuvre.
Pour terminer cette présentation, nous avons relevé, dans un article de Robert Brussel sur Emmanuel Chabrier et le Rire musical, cette phrase étonnamment actuelle, et pourtant écrite il y a près d’un siècle, en 1899 : ” Dans les tristes brumes qui nous environnent, un peu de soleil cherche à pénétrer. Laissez venir le rire jusqu’à nous, et puisque notre grand souci est de songer à l’art populaire, que l’on pense un peu que la farce qui a su revêtir une forme artistique peut faire oublier un jour bien des amertumes… “.
Jean-Claude Teboul et Érik Kocevar
7 Emmanuel Chabrier (1841-1894), par É. Kocevar
21 Emmanuel Chabrier et son temps, par F. Robert
27 La musique de Chabrier sous les feux de la critique, par C. Goubault
41 Sur un portrait de Chabrier, par J. Chailley
47 Chabrier et la musique française, par D. Pistone
57 Chabrier mélodiste, par R. Delage
73 Quelques aspects “fin-de-siècle” dans la collection mélodique de Chabrier, par M. C. Beltrando-Patier
83 Notes sur la musique de piano, par P. Morabia
103 “Mélancolie”, modèle d’écriture pour “A la manière de Chabrier” de Ravel, par J. C. Teboul
117 “Mauresque” : un terme, une oeuvre, par L. Jambou
131 Y’a-t-il une tentation du baroque dans la “Danse villageoise”, par S. Gut
137 Chabrier l’espiègle, une analyse du “Menuet pompeux”, par F. Hönscheidt
149 La “Bourrée fantasque”. Equivoque et subversion, par F. Madurell
167 Manifeste wagnérien ou symphonie dramatique : l’ouverture de “Gwendoline”, par H. de Rohan-Csermak
187 “Le Roi malgré lui”. Un mal aimé, par J. Robert
195 Un “morceau en fa”, par J. J. Velly
201 D’un fonds d’archives Emmanuel Chabrier, par B. Berenguer
239 Les écrits de et sur Emmanuel Chabrier